1993 Roméo et Juliette
Chaque sortie au théâtre doit être un événement où chaque spectateur doit se sentir concerné et privilégié d’assister.
(Trophée Poitou-Charentes) 3500 spectateurs
Le théâtre de verdure, se tapisse de feuilles d’automne, se nappe du manteau blanc d’hiver… et dans le flou artistique, les premiers rayons de soleil dissipent lentement une brume matinale qui quitte comme à regret la surface à peine frémissante du lac qui se réveille ce matin de printemps. Puis dans le calme du soir quand la rive opposée se reflète paisiblement dans le miroir du lac qui s’endort, après une journée agitée des vagues du ski nautique… c’est l’été. Toutes ces saisons ici, nous incitent à la méditation et conviennent parfaitement à nourrir notre rêverie, et aident à notre engagement dans le nouveau spectacle que nous préparons. Nouveau pari ! continuer notre utopie; animer avec la plus belle équipe, la plus grande œuvre qu’il soit pour ravir et réjouir des milliers de spectateurs
Cet été là, plus d’une quarantaine de comédiens, une centaine de techniciens, des costumiers, décorateurs, musiciens., scénographes, danseurs… sont les abeilles de cette ruche effervescente. Depuis six ans, ils font aimer le théâtre à des hommes et des femmes qui d’ici, d’ailleurs et même de très loin viennent à ce rendez-vous attendu.
Ce soir de première, quelques heures à l’avance les gradins du théâtre de verdure se garnissent doucement de spectateurs venant en amis, en famille, en curieux de théâtre. Plus de 500 personnes, foule incroyable, jouent des coudes pour se poser progressivement sur les rangées de coussins qui garnissent les gradins.
Un public jeune en majorité, impatient de découvrir sur scène ce Roméo et cette Juliette plus jeune que lui qui vont affronter, avec un courage assez saisissant, à la fois Shakespeare, trois heures de théâtre et des gradins pleins de visages attentifs…
22 heures : les comédiens disposent les grandes colonnes mobiles du décor, achèvent leur maquillage, papotent pour éloigner le trac : les trois musiciens gagnent leur place… Roulez tambours et chantez flutiaux : le crépuscule vire à la nuit, on peut y aller, projecteurs. Le rideau céleste se lève sur la scène transfigurée du théâtre de verdure, nous voici à Vérone, dans l’Italie de la Renaissance, au cœur d’un débat vieux comme l’amour : Juliette et Roméo s’aiment mais leurs familles qui se haïssent ne veulent pas entendre parler d’union…
Depuis de nombreux mois, avec toute l’équipe, je répète et les moindres détails d’un drame en 5 actes que William Shakespeare a selon toute vraisemblance écrit il y a 398 ans “Roméo et Juliette”. Les comédiens retrouvent pour la plupart le style Élisabéthain qu’ils avaient découvert il y a 6 ans puisque que nous avions joué cette année là, le “Songe d’une nuit d’été”
Il y a les 40 personnages qui évoluent sur le plateau pour nous faire découvrir l’histoire. Mais il y a aussi les 120 personnes qui contribuent à la réussite de l’ensemble. Les “obscurs, les sans grades” ceux qui font exister une débauche de lumières de sons de costumes de décors, ceux qui travaillent à la logistique d’organisation et d’accueil, sans lesquels rien n’aurait existé.
Cette année, les Montague et les Capulets vont se déchirer en une haine familiale vécue auprès de tout leur entourage. Au dessus de cette haine entre deux clans, va se hisser un amour passionné, celui de Roméo et Juliette, issus chacun d’une de ces familles, avec toute la modernité que cette dualité implique.
Cette œuvre est un merveilleux cadeau pour ses interprètes. L’intemporel du texte offre aux personnages un travail d’interprétation juste et passionnant, chacun pouvant y aller de son inventivité, sensibilité et fragilité … Je vis ce travail de tout mon cœur, même un peu fatigué, après les nombreuses répétitions. A quelques jours du début des représentations, nous redoublons d’intensité.
Nous travaillons sous une chaleur accablante qui règne en pleine journée sur le théâtre de verdure, lieu pourtant si doux et frais le soir venu :
Michel Geslin dans le dernier mois apporte sa touche à la direction des acteurs. François Guilbard, épure ses chorégraphies. Les techniques lumière et son se conjuguent aux nombreux tableaux qu’il me faut mettre en mouvement et rythme. Une répétition chaque soir, rôde, affine peu à peu harmonieusement toute cette machinerie.
les travailleurs de l’ombre.
Nouveau challenge, nouveau défi… pendant de longs mois, nous allons construire les décors beaux et dignes de cette œuvre mystique. La maison des Capulets, se profile flottant sur l’eau, le balcon de Juliette s’y reflète . Chez les Montague un immense escalier déambulant de la roche fait front au public. Les rues, arcades et maisons de Vérone sont de couleurs chaudes et brûlantes. Nous fabriquons de hautes et lourdes colonnes antiques (mobiles sur billes).
Pendant le spectacle, vingt six comédiens vont les manœuvrer, les déplacer au gré des tableaux, façonnant à vue une colonnade, une place publique, une chapelle, un mur, une salle de réception, un tombeau… La mise au point de ce dispositif est très délicate, cependant, cette machinerie humaine ponctue le spectacle comme un ballet .
Dans “Roméo et Juliette” le spectateur assiste à des duels, à des combats sans merci où s’affrontent des “ressortissants” des deux clans familiaux, y compris et surtout les valets. La troupe a donc dû suivre les conseils de Sylvain Puteau, maître d’armes et professeur d’escrime au Stade poitevin. Ce dernier doit d’ailleurs accompagner cet été là, l’équipe de France aux jeux Universitaires d’Ottawa.
En outre, c’est lui qui a déjà réglé les combats du “Roméo et Juliette” joué aux Amandiers à Paris il y a deux ans. “Cette pièce n’est pas une pièce de cape et d’épée, et il nous faut faire dans la concision, les duels durent environ une minute ou une minute et demi.
La scène de combat la plus longue, donc la plus difficile à régler, c’est toutefois celle entre Tybalt et Mercutio. Il faut en plus faire bien sentir au public que ce combat est celui d’un “rigolo” contre une fine lame. Lors des ateliers, avec Sylvain, les jeunes doivent apprendre à maîtriser les passes d’armes, acquérir un certain nombre de mécanismes , à se concentrer ; d’autant que les armes utilisées sont des épées, beaucoup plus lourdes que des fleurets, avec les crampes aux bras que cela implique bien souvent. Quant aux combats de bâtons, moins dangereux, ils n’en sont pas moins spectaculaires.
Musicalement parlant, le “Roméo et Juliette” va aussi devenir un thème musical, décliné sur tous les modes, tous les rythmes, selon le type et l’intensité des scènes, “Une musique intemporelle”. Coté composition, Félix Blanchard qui officie avec talent, manie et intègre des citations et des références comme Prokofiev et Tchaikovsky. Trois musiciens sont aussi présents, proches à la fois du public et de la scène, Jean-Pierre Mornet joue de la flûte traversière et de la clarinette, Thierry Belin de la guitare et Félix Blanchard de la mandoline. Un travail de percussion vient scander le tout, dosé savamment grâce aux doigts magiques de l’ingénieur du son Hervé Rigaud, acousticien et aussi musicien.
Les lumières viennent aussi apporter l’élément temporel à la pièce, elles assurent la succession des heures de la journée et de la nuit. Antoine Auger, l’éclairagiste, assisté d’une équipe de jeunes, travaille en étroite collaboration avec le chorégraphe François Guilbard, à leur conception.
Cette pièce de Shakespeare, mis à part le dénouement, est une pièce gaie. Riche d’images poétiques et philosophiques, elle chante la soif de vie et de bonheur, une musique que les deux tout jeunes acteurs jouent avec tout leur cœur. Thomas Sillard 17 ans, interprète Roméo avec un naturel plein de fraîcheur et Émilie Blanchard, 15 ans et demi, joue Juliette avec une fragilité pleine de grâce. “Dans la pièce, Juliette a 14 ans. Évidemment, le texte de Shakespeare exprime des passions qui sonnent bien dans des bouches adultes et on aurait pu faire interpréter ces rôles par des personnes plus mûres. J’ai préféré jouer le jeu et confier la mission à des adolescents. Thomas comme Émilie ne découvrent pas le théâtre cet été : leur enfance en a été bercée et ils jouent l’un et l’autre depuis l’âge de dix ans “ .
Ce spectacle permet aussi de retrouver ou de découvrir la troupe entière, avec ses personnalités si fortes et ses talents évidents : Alain Goupil comédien depuis 22 ans avec moi joue Mercutio, il interprète ce rôle avec esprit et densité. Il est excellent et il n’est pas tout seul.
Jean Marie Rogeon, fait du théâtre avec moi depuis 8 ans. C’est un beau personnage dans ce rôle de Frère Laurent. C’est le dernier qu’il interprétera avec moi. Le théâtre pour lui disait-il “après ma famille, c’est ma raison d’être “ Son coté bourru portait chacun autour de lui à plaisanter. Il fait partie de ceux qui dans notre mémoire seront toujours derrière le rideau de scène… il nous a quittés bien trop jeune tout comme Jacques Latu, Prince de Vérone.
Fou de stylisme depuis son enfance, Gustave Boistard s’investit avec fougue dans la création. Autour de Gustave costumier et enfant du pays, se retrouvent réunies les premières assistantes, Chantal David et Hélène Mourasse … Ensemble depuis 1988, elles ont cousu, dans l’univers de Gustave. Tout dans cette équipe n’est que charme, finesse dans les matières des tissus, parmi le coton, les soies et les crêpes. Un métier difficile certes, au travers duquel Gustave, Hélène, Chantal donnent tout entier de leur temps, de leur passion. Ce sont avant tout des professionnel(le)s très rigoureux animés d’un amour confirmé par les belles robes longues dites de bal et les costumes d’époque.
C’est un gros travail, voire gigantesque que cette entreprise, heureusement, Mme Aimée Archimbaud, Simone Boutin, Yvette David, Josiane Dupuis, Françoise De Reviers, Geneviève De Lassat, Marie-France Fleury, Mde Fleury, Jacqueline Guillon, Mde Huet, (Usson) Pinardon, Claire Mesrine, Andrée Goyer et Frédérique Guerin, des bonnes volontés basées sur un même principe, le bénévolat, viennent grossir les rangs au sein de l’atelier couture et ainsi prêter la main. Ces couturières, nous les
retrouvons un peu partout le jour des répétitions. Le nécessaire de couture sous un bras et des costumes sous l’autre, les essayages ponctuels, la dernière retouche suscitent toujours une certaine angoisse, car les jeunes grandissent vite… alors d’arrache-pied elles travaillent l’aiguille à la main, prêtes à l’action. Une aventure commune entre elles et un “maître” féru en la matière. “On a essayé de tout faire dans l’esprit du début de la Renaissance italienne comme l’explique Gustave Boistard.
Le résultat ne saura démentir aux vues des nombreuses toilettes qui déjà s’affichent aux portemanteaux dans la salle de couture. Un mélange chaud de couleurs où les vêtements, femmes et hommes ont quelque part un point semblable dans le montage des manches énormes ouatées, surpiquées pour le haut et un rappel en bas des robes. Seul parmi ces costumes frais se détache, telle une tache l’habit du moine Frère Laurent faisant ainsi la distinction. L’habit ne fait pas le moine dit-on mais comment peut-on reconnaître un moine sans habit ?
La mise en scène profite à fond du remarquable dispositif scénique du théâtre de verdure : Les acteurs entrent et sortent face au public, vers le sous-bois profond, sous les gradins, de part et d’autre des spectateurs et cela donne, avec le principe des colonnes mobiles qui dessinent un décor lisse et rigide contrastant avec les arbres romantiques, une impression de mouvement très bénéfique. La représentation dure trois heures, cela pourrait sembler long mais les duos et scènes de folies alternées, enrichies de quelques duels, de ballets pleins de vie, tiennent le spectateur en éveil.
N’est-ce point le coq ? Puis, il y eut la surprise de la dernière. Au moment de la pièce où Roméo et Juliette sont surpris par le petit jour, le texte de Shakespeare parle très poétiquement d’Alouette… “… où est-ce le rossignol ? Mais non, c’est bien l’alouette.” Lundi soir, de connivence, les acteurs et l’ingénieur du son ont remplacé le chant de l’alouette par celui du coq. Et Roméo et Juliette de s’interroger : “N’est-ce point le coq ? “ tandis que j’entends éberlué cette réplique me demandant qui avait osé…
Et puis, il y a l’émotion qui forme des lacs salés aux coins des yeux de nous tous, de cette
merveilleuse équipe. L’émotion communicative, elle, s’est propagée à l’ensemble du public, un public conquis, une fois de plus, qui applaudi à tout rompre j’espère le spectacle de Roméo et Juliette, mais surtout le travail remarquable de chacun effectué au fil des années. Patience, me dis-je, avec un tel succès et un tel enjouement, quelle raison y aurait-il pour que la magie s’arrête ?
…Ce sera, ce bel été, mon dernier voyage théâtral au théâtre de verdure, INTERRUPTION 1
Je n’avais pas imaginé qu’une parenthèse s’ouvrirait pour moi après “Roméo et Juliette”
Je savais depuis deux ans que les troubles visuels qui soudainement se déclenchaient, comme l’essoufflement lorsque je montais des marches ou une pente , l’étranglement de la nuque et les douleurs thoraciques que je ne savais situer étaient dues à une malformation cardiaque. Je gérais et m’adaptais bien à ces symptômes !
Ces symptômes deviennent plus distincts et conséquents, je suis en alerte et j’attends l’intervention chirurgicale. Il m’est recommandé de me protéger de tout stress et de modérer mes efforts. Je me mets alors en retrait de tout projet et de toute organisation.
1994-1995:
Le Théâtre de verdure attire toujours un public fidélisé. Le spectacle continue sans ma participation dans l’association “L’Isle était une fois” animée par la même équipe, elle met en œuvre d’autres nouveaux projets et animations.
1994: Georges Feydeau: “La Poudre aux yeux” au “Café théâtre du lac”
Un stage chorégraphique et une création chorégraphique au Théâtre de verdure
1995: Molière: “Le Malade Imaginaire”
Avril 1995 article (1) de presse sur le projet. du « Malade Imaginaire ». Article (2) A.G de novembre 1995, sur le Projet 1996.
À Noël de cette même année, un feu était mis sous les gradins, le lieu était désormais interdit au public !
(1)
(2)
(Ces projets de L’Isle était une fois, réalisés dans la continuité ont attiré de nombreux artistes et un nombreux public. Je ne puis les développer ici, n’y ayant pas participé.)
De 1986 à 1993, rares avaient été les jours où je n’étais pas descendu au théâtre de verdure. Et là maintenant, si je pouvais encore y descendre, je ne pouvais plus en remonter les nombreuses marches.
Dix huit années se sont écoulées depuis mon retrait circonstancié du Théâtre de Verdure. Beaucoup de personnes aujourd’hui encore n’ont pas compris mon départ, après “Roméo et Juliette”, pour eux, c’était un abandon...
Photos : Michel Geslin – Jean-Jacques Godfroid – Michel Mourasse
J’ai fortement éprouvé le besoin de réaliser en dépit de sa qualité, ce montage vidéo afin de partager avec vous la trace filmée, collectée de-ci de-là… j’avais besoin de comprendre ce que nous avons vécus, retourner sur la « trace » témoignage, des joueurs et des participants… Trace, survivance de l’éphémère instant où tout ne serait qu’un rêve s’il n’était préservé par l’écriture et l’image qui ont la chance de rester vraies aujourd’hui encore et toujours…
Une des plus belles expériences de ma vie dont je te remercie Jean-Marie.
J’ai donné tout mon cœur pour cette aventure.
J’ai appris sur moi, je me suis dépassée. J’ai tissé des amitiés qui perdurent aujourd’hui. Une deuxième famille en quelque sorte. Des images, des voix, des bruissements dans les coulisses, des rencontres. Premières cigarettes en cachette aussi. Barbecues entre amis et baignades improvisées. J’étais la petite et l’équipe m’a portée. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir eu cette chance. Merci.
Je ne doute pas une seconde de l’émotion que tu pouvais vivre en interprétant Juliette. Quelques comédiens professionnels spectateurs me faisaient part de la fraîcheur justesse et poésie de vous en Roméo et Juliette. On n’aborde pas ces rôles si intemporels et forts dans l’œuvre de Shakespeare sans en rester imprégné. J’ai rencontré plusieurs interprètes de ces rôles, ils m’ont en confidence relaté ce même trouble …
Roméo et Juliette (suite) 21 ans après… Un très beau soir, j’étais … au TAP curieux de découvrir la version 2013 de « Roméo et Juliette » mise en scène par Yves Beaunesne, directeur du Centre Dramatique National. J’ai vu et entendu un bon texte, un beau décor, des comédiens et un parti pris de mise en scène original…
Alors, mes amis, amateurs et professionnels, tous acteurs du « Roméo et Juliette » au Théâtre de Verdure , je veux vous faire partager en confidence mes sentiments de spectateur…
Pendant la représentation d’hier, je n’ai pu me défendre de confronter les 12 comédiens professionnels du CDN, en costumes, musiques, pistolets et décor d’aujourd’hui à notre compagnie de 38 comédiens amateurs en costumes, épées, décors et musiques de la renaissance italienne… c’était, il y a vingt ans déjà !
Quelques photos sur ce site ont fixé ce moment là. Ne témoignent-elles pas encore de la beauté de vos personnages, de votre fraîcheur et jeunesse, de la poésie ? Comment ne pas percevoir combien vous nous avez séduit, ému et fait rêver dans ce miroir que Shakespeare tendait une fois de plus à la société ! Intemporel, notre malin génie n’a t-il pas imaginé une suite à cette histoire d’amour et de mort ?
Roméo a trouvé une autre Juliette qui lui a donné un magnifique petit Roméo. Juliette a trouvé son Roméo, ensemble heureux parents d’un bébé aux mèches bouclées comme maman. Leurs parents, les Capulet et Montague ne régentent plus que la fleur de leur bel âge ! La nourrice rebat ses souvenirs ! Thybalt demeure rebelle, Mercutio rêveur cultive sa nostalgie, Benvolio reste charmeur, dans le « Chœur », chacune de ces belles femmes est devenue mère, belle-mère et grand-mère… Nadine, Benjamin, Jacques, Guy, Jeanne, Germaine, Jacqueline, Béatrice, Pierre, Thérèse, Annie, Jean Claude, Monique, Jacky, Claude… et des dizaines d’autres remémorent indéfiniment leurs rôles derrière le rideau ! C’est à fleuret moucheté comme Sylvain leur a enseigné, que les serviteurs, soldats, pages ou cousins, tous, sont restés familiers, ils se reconnaissent et se retrouvent encore, ici ou ailleurs… François le chorégraphe, son assistante, ses danseuses et danseurs virevoltent toujours dans leur cœur ou dans leur tête où résonnent les sons de Hervé, la guitare de Thierry, la flûte traversière et clarinette de Jean Pierre et la mandoline de Françis … Les projecteurs de Antoine, Benoit, Mathieu, Xavier, Rodolphe et Loïc éclairent encore la robe rouge de Juliette et les autres parures de soies ou de velours de Gustave, Hélène, Chantal, Yvette… dans d’autres histoires … Tout là-haut figés pour l’éternité, Michel, Jacques, Marie, Hubert… autour de Jean-Marie le « Frère Laurent » nous contemplent dans notre temporalité…
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