Le Paquet
La création 2018 …
Depuis plus de quarante années, mes réflexions, mes images, mes lectures, mes créations de Homère à Shakespeare, Grumberg, J-MM Ribes, L. Simovitch, B.Brecht, C.Chilton, A. Wesker, A. Mnouchkine alimentent mon imaginaire créatif.
Il y a trois ans, c’est le texte « LE PAQUET » de Philippe Claudel qui attirait mon attention. Un personnage paumé ! Peut-être moi ? Ou cet ami que je n’ai pas sauvé ! Un proche que je n’ai pas aidé à vivre ! Ou cet inconnu que je croise chaque jour détournant mon regard ! Avec les mots de cette oeuvre, cet été 2017, c’est un groupe de errants, avec les maux de la terre qui je faisais débarquer sur la rive d’un théâtre improvisé au bord de la Vienne à Quéaux. Bel exemple de mise à distance confortable de l’artiste récupérateur des douleurs du monde, qui essaye de copier la réalité pour en faire quelque chose de fort et beau !
En avril 2018, la Réalité venait de frapper à ma porte (2017-2018… Le Choc de la réalité)
http://www.jeanmariesillard.fr/?p=3365
Le Projet de Création 2018 consiste à s’approcher plus près de l’œuvre de l’auteur, interprétée par trois personnages.
« Le PRESSOIR » CHIRÉ EN MONTREUIL 7, 8, 9 septembre 2018
LE PAQUET Philippe Claudel
François Périssat, comédien.
Éric Proud, musicien et comédien.
Joël Perrin, Création et régie lumière, musicien et comédien.
Jean Marie Sillard, metteur en scène et scénographe
Hélène Mourasse-Marlacq, Costumes
Décors accessoires, Théâtre du Lavoir
Cette pièce de théâtre a été construite par François, Éric et Joël, les trois protagonistes du jeu théâtral entourés de Jean Marie leur metteur en scène.
Notre recherche commune a été de faire et de raconter « LE PAQUET » dans la plus grande sobriété de moyens, avec des matériaux souvent de récupération et les moyens techniques les plus simples.
Autour de François « BERNARD » le personnage, Éric et Joël, créent un duo, perceptible de conscience, d’âme, de sensation, de pensée, de cognition, d’intuition, de sens…qui habitent le personnage du monologue de Philippe Claudel.
– Eric est le musicien et l’interprète des hauts et des bas du personnage.
– Joël musicien, interprète et technicien, joue des ombres et lumières avec le personnage…
Philippe Claudel nous a manifesté le plaisir qu’il avait de nous transmettre son « PAQUET », nous ressentons la même émotion à vous le présenter ainsi aujourd’hui.
Le texte « Le Paquet » de Philippe Claudel est basé sur l’errance d’un personnage. Un homme tire un énorme paquet auquel il semble tenir plus que tout. Que renferme-t-il donc ? Le corps de sa femme qu’il aurait assassinée ? Les seuls biens qui lui restent ? Ses souvenirs, ses rêves, ses joies ? Les débris d’une vie ? Nos lâchetés, nos abandons, nos laideurs ? Tous nos maux et nos mots impuissants ? Lorsque le monde s’effondre, la question n’est pas de savoir ce que l’on sauve, mais ce dont on ne peut se débarrasser.
L’histoire de ce personnage nous conduit sur les rives de son histoire.
Sa dérive est dépeinte avec humour, nostalgie. Gonflé d’un égo démesuré, il joue les « golden boy » ayant réussi à gravir les échelons de la société. Il fanfaronne tel le clown qui, quelques pas plus loin, se casse la figure, pinçant sa joue, le visage contrit. Quelque chose cloche dans sa tête. Carambolage de souvenirs ; et ce paquet, quel mystère renferme t-il ?
Sur ces temps de tension euphorique et de dégringolade l’environnent deux personnages ! Ils révèlent comme une caisse de résonance, la « conscience » de ce conte. Le texte de Philippe Claudel nous livre l’intimité d’un homme perdu dans sa vie. Un exclu ! Un passager qui traîne son paquet ! Qui est cet homme qui nous regarde droit dans les yeux nous projetant une réalité qui dépasse aujourd’hui la fiction.
LA PRESSE EN PARLE :La NR et Centre-Presse du 05/09/18
Ce « Paquet », Jean-Marie Sillard le porte depuis plusieurs années. « Il y a trois ans que je suis sur cette pièce, confirme le metteur en scène du Théâtre du Lavoir. J’ai voulu faire travailler ce texte de Philippe Claudel au comédien François Périssat parce que je trouvais qu’il lui allait comme un gant. »
L’an dernier, une première adaptation de ce monologue poignant a été montée en extérieur, à Queaux, sous le titre du « Passager du Gué ». « Je me suis demandé si certains des comédiens avec lesquels j’ai travaillé depuis trente ans auraient voulu participer à l’aventure, poursuit Jean-Marie Sillard. J’ai lancé un appel et je me suis retrouvé avec quarante comédiens voulant jouer dans ce monologue! »
Le procès d’un assassin
ou celui de la société?
En quatre représentations, plus de 1.500 spectateurs se sont massés sur les bords de la Vienne pour voir des cohortes d’acteurs arrivant en barque et apportant mille contrepoints au monologue de François Périssat.
Cette année, le metteur en scène a remis son ouvrage sur le métier pour en extraire une version épurée qui sera présentée, en fin de semaine, au Pressoir de Chiré-en-Montreuil. « Là, je ramène le travail de François sur le texte: on est dans une intimité qui le fait résonner autrement. Et les deux personnages incarnés par Éric (ndlr: l’accordéoniste et compositeur Éric Proud) et Jojo (le créateur lumière et musicien Joël Perrin) sont aptes à rendre le texte plus léger et plus fort. »
Dans ce décor sobre et mouvant, baigné de clair-obscur et constitué de grands parallélépipèdes de carton qui évoquent aussi bien des sarcophages que les containers transportant des monceaux de marchandises à travers la planète, les deux compères musiciens apportent en effet une indispensable touche de légéreté. Sans eux, le récit de la vie de ce « Bernard » exagérément optimiste aurait vite fait de plonger les spectateurs dans un certain malaise nourri de questions lancinantes. Qui est donc cet homme qui traîne un paquet ressemblant étrangement à une momie emmaillotée dans un tapis? Qu’est-il arrivé à sa femme qui « aimait beaucoup les supermarchés »? Assiste-t-on au procès d’un assassin ou bien plutôt à celui de notre société qui, dans sa folie consumériste et sa glorification des gagneurs, laisse tant de Bernard sur le bas-côté? « Nous mourrons de trop posséder, affirme le héros. Nous possédons trop. Trop d’argent. Trop de choses. » Nous possédons aussi le pouvoir de réfléchir au monde que nous voulons bâtir, semble nous dire Claudel.
« Le Paquet », par le Théâtre du Lavoir, vendredi 7 et samedi 8 septembre, à 20h30, et dimanche 9, à 15h, à la salle du Pressoir, à Chiré-en-Montreuil. Tarifs: 13€ plein et 9€ réduit. Réservations au 06.82.44.65.37. www.lepressoir-chire.fr